Introduction
Chaque année en France, près de 5 millions d'attelles médicales sont prescrites pour immobiliser un membre, accompagner une rééducation ou soulager une blessure. Ces dispositifs médicaux, pourtant essentiels dans le parcours de soins, ne sont utilisés que quelques semaines avant de devenir inutiles. Résultat : des millions d' attelles recyclées dorment dans les pancartes des patients ou finissent à la poubelle.
Face à ce constat, une question revient souvent : que faire de son attelle une fois la guérison terminée ? Peut-on la donner, la recycler, la réutiliser ? Et surtout, existe-t-il aujourd'hui une véritable alternative durable au simple jet ? Pour y répondre, il est d'abord nécessaire de comprendre la nature de ces dispositifs, puis d'explorer les mauvaises pratiques actuelles avant d'envisager des solutions innovantes autour des attelles recyclées .
Comprendre l'attelle et son usage
Avant de réfléchir à son avenir, rappelons ce qu'est une attelle. Aussi appelée orthèse médicale, elle est conçue pour immobiliser une articulation (cheville, poignet, genou…) ou soutenir un membre après une fracture, un entorse ou une opération. Contrairement à un plâtre, elle est amovible et réutilisable, souvent composée de plastique, mousse, textile et éléments métalliques.
Dans la majorité des cas, une attelle n'est prescrite que pour quelques semaines. Pourtant, son état reste excellent et elle pourrait parfaitement accompagner d'autres patients. Mais une fois la rééducation terminée, le patient n'en a plus besoin. Ces dispositifs, remboursés par la Sécurité sociale et parfois coûteux à produire, se retrouvent donc sans usage… alors même qu'ils pourraient devenir des attelles recyclées utiles pour d'autres.
C'est précisément cette contradiction qui conduit à des pratiques loin d'être optimales.
Les mauvaises pratiques actuelles
La première réaction de nombreux patients est de garder leur attelle « au cas où ». Des millions de dispositifs médicaux dorment ainsi dans les armoires, sans jamais servir.
D'autres préférables de les jeter directement avec les ordures ménagères. Ce réflexe entraîne un gâchis écologique : plastiques, textiles et mousses finissent incinérés ou enfouis, alors qu'ils pourraient être attelles recyclées .
Contrairement aux médicaments, collectés grâce à Cyclamed, il n'existe pas de filière nationale organisée pour les dispositifs médicaux comme les attelles. Cette absence de circuit officiel entraîne une perte de valeur médicale, économique et environnementale.
Alors, si ni la conservation ni la poubelle ne sont des solutions satisfaisantes, quelles sont les alternatives possibles ?
Les alternatives possibles
Une première piste consiste à rapporter son attelle à la pharmacie ou à l'hôpital. Certaines structures acceptent de les récupérer, mais cette pratique reste marginale et non organisée à grande échelle.
Une autre option est de donner son attelle encore en bon état à un proche, ou mieux, à une association caritative. Ces organismes peuvent ensuite redistribuer le matériel aux patients en difficulté, en France ou à l'étranger.
Cependant, la solution la plus prometteuse est le réemploi structuré. Celui-ci repose sur un processus précis : collecte, démontage, reconditionnement et redistribution. Ce modèle permet non seulement de prolonger la durée de vie des dispositifs, mais aussi de réduire l'impact écologique lié à la production de nouveaux matériels, transformant ainsi les attelles en véritables attelles recyclées .
Et les bénéfices de ce modèle dépassent largement le seul cadre écologique.
Les enjeux derrière le réemploi
En effet, le réemploi des attelles répond à trois grands enjeux.
- Écologique : chaque attelle représente des plastiques, mousses et textiles issus de ressources limitées. Le réemploi permet de réduire significativement la quantité de déchets médicaux et l'empreinte carbone du secteur de la santé, déjà responsable de 8 % des émissions nationales.
- Économique : prolonger la durée de vie des dispositifs médicaux permet de limiter le gaspillage et de réduire les dépenses de la Sécurité sociale.
- Social : certaines attelles coûtent cher, ce qui limite l'accès pour certains patients. Le réemploi propose une solution solidaire en rendant accessibles des attelles recyclées à moindre coût.
Ces dimensions écologiques, économiques et sociales, se rejoignent aujourd'hui dans une initiative en France : Splinto.
Splinto : la filière française de réemploi d'attelles
Face à l'absence de solutions clairement établies, Splinto développe en France une filière dédiée au recyclage et au réemploi des attelles médicales.
Son modèle repose sur quatre étapes simples et durables :
- Collecte : mise en place de points de récupération dans les pharmacies, hôpitaux et structures partenaires.
- Tri : vérification de l'état des dispositifs pour identifier ceux pouvant être réutilisés.
- Désinfection et reconditionnement : Nettoyage selon les normes sanitaires, remise en état et emballage.
- Redistribution : attelles recyclées mises à disposition de nouveaux patients.
En organisant ce circuit, Splinto incarne les valeurs de l'économie circulaire en santé : réduire les déchets, améliorer l'accessibilité et limiter l'empreinte écologique. C'est une initiative à la fois écologique, économique et sociale, qui transforme un déchet en ressource utile.
Conclusion
Garder une attelle inutilisée, c'est laisser dormir un dispositif médical encore parfaitement fonctionnel. La jeter, c'est participer au gaspillage. Mais la donner, la recycler ou la réemployeur, c'est au contraire agir pour la planète, pour le système de santé et pour les patients qui en ont besoin.
Grâce à des solutions innovantes comme Splinto, chacun peut désormais devenir acteur d'une démarche éthique et durable. L'économie circulaire appliquée au domaine médical n'est plus une utopie : elle est en marche, et chaque patient peut contribuer à créer plus d' attelles recyclées .
