Introduction
On le sait peu, mais le secteur de la santé est un acteur majeur de la transition écologique. En France, il représente près de 8 % de l’empreinte carbone nationale. Et si l’on zoome, environ 2,5 % de ces émissions sont directement liées aux dispositifs médicaux. Autrement dit : nos équipements de soins sauvent des vies, mais génèrent aussi une pollution invisible et massive.
Parmi eux, les attelles médicales illustrent parfaitement ce paradoxe. Chaque année, près de 5 millions d’attelles sont prescrites en France. Elles pèsent en moyenne 250 g chacune, ce qui représente environ 1 250 tonnes de déchets par an… pour des dispositifs qui ne sont utilisés qu’une seule fois, quelques semaines seulement.
Alors, comment repenser l’usage de ce matériel pour réduire son impact environnemental et favoriser des attelles revalorisées ?
Le poids caché du matériel médical dans nos émissions
L’hôpital, la médecine de ville et les soins de rééducation reposent sur une multitude de dispositifs médicaux : pansements, seringues, prothèses, orthèses… Tous nécessitent des matières premières, des emballages, du transport et un traitement en fin de vie.
-
8 % de l’empreinte carbone nationale : c’est la part du système de santé.
-
2,5 % rien que pour les dispositifs médicaux : soit plusieurs millions de tonnes de CO₂ par an.
Ces chiffres montrent que le matériel médical est loin d’être un détail : il constitue un poste significatif de pollution, souvent ignoré dans les débats publics.
Les attelles : un exemple concret d’usage unique
Les attelles médicales (orthèses de cheville, poignet, genou…) sont prescrites chaque année à environ 5 millions de patients en France.
Problème :
-
Elles sont remboursées neuves par la Sécurité sociale.
-
Elles ne sont portées que quelques semaines.
-
Puis elles sont jetées ou stockées inutilement.
Avec un poids moyen de 250 g par attelle, cela correspond à environs 1 250 tonnes de déchets par an.
Ces déchets sont composés de plastiques, mousses, textiles et métaux, souvent non valorisés, alors qu’ils pourraient devenir des attelles revalorisées et utiles pour d’autres patients.
Un double gaspillage : écologique et économique
Ce système entraîne deux grandes pertes :
-
Écologique : extraction des matières premières, production, transport, puis destruction rapide après usage.
-
Économique : en 2024, la Sécurité sociale a dépensé 178 M€ pour rembourser des attelles neuves, alors qu’une partie aurait pu être reconditionnée et revalorisée.
Chaque attelle neuve produit ainsi un coût carbone et financier évitable.
Reconditionner pour réduire l’empreinte carbone
La solution existe : créer une filière d’attelles revalorisées.
Si seulement 10 % des attelles étaient revalorisées, cela permettrait d’éviter 125 tonnes de déchets par an, et de réduire proportionnellement les émissions liées à leur production.
Et pour les patients, la question devient simple : où déposer son attelle après usage et comment trouver un point de collecte en France ? C’est là qu’interviennent des solutions comme Splinto, qui rendent ce geste accessible et utile à tous.
Conclusion
Le matériel médical, et en particulier les attelles, illustre le paradoxe de notre système de santé : un outil indispensable, mais générateur d’un lourd impact environnemental. En France, 5 millions d’attelles neuves sont distribuées chaque année, représentant près de 1 000 tonnes de déchets inutiles.
La réponse se trouve dans les attelles revalorisées : prolonger leur durée de vie, réduire les déchets, limiter l’empreinte carbone et réaliser des économies substantielles.
La question n’est donc plus peut-on réduire l’empreinte carbone du matériel médical ? mais bien : quand déciderons-nous de généraliser le réemploi et la revalorisation des attelles ?